Depuis le début du confinement lié à l’épidémie de COVID-19, la baisse du dioxyde d’azote a été très nette et confirme ce que nous savions déjà : le trafic routier et l’activité industrielle  dans l’agglomération sont les sources très majoritaires de ce polluant. Depuis le 11 mai, une remontée est observée sur les stations trafic, elle est déjà visible sur les graphiques alors que la circulation routière et les activités économiques n’ont repris que de façon progressive.

Pour les particules fines, c’est un peu plus compliqué. Dans la première version de notre point de situation portant sur le seul mois de mars, nous avions évoqué trois  catégories de raisons :

  • des raisons conjoncturelles: le confinement d’une grande partie de la population dans les habitations qui amène à chauffer plus les lieux de vie qui sont occupés en permanence,
  • des raisons saisonnières: le mois de mars est un de ceux où les activités agricoles génèrent des particules fines par le hersage des sols et par l’épandage d’engrais et de pesticides,
  • des raisons météorologiques: contrairement au dioxyde d’azote qui se disperse rapidement à 150 m du lieu où il est généré, les particules fines peuvent voyager sur plusieurs centaines de kilomètres et leur élimination dans l’air est surtout favorisée par la pluie mais celle-ci a fait défaut pendant la période.

Ce qui a changé en avril, c’est surtout la diminution du chauffage domestique en raison de températures beaucoup plus printanières, ceci pourrait expliquer que le taux de particules fines observé en mai se rapproche globalement des chiffres d’avant le 17 mars.

Il y a maintenant un risque d’augmentation temporaire des polluants atmosphériques du fait que les habitants précédemment confinés risquent de se mettre à surconsommer des biens, des services, des loisirs et donc à augmenter leurs  déplacements. C’est un effet pervers de la liberté retrouvée mais il ne devrait pas dépasser quelques mois si on se réfère à des évènements similaires dans l’histoire contemporaine.

Enfin, il faudra bien intégrer le fait que les baisses de certains polluants se retrouveront dans les moyennes annuelles qui constituent la référence vis-à-vis de l’Union Européenne. L’année 2020 sera atypique et les tendances se retrouveront quelque peu faussées. Donc, aucune raison de crier victoire sur la durée, nous pouvons juste nous réjouir de cette diminution temporaire mais significative de la pollution dans nos agglomérations rhônalpines, c’est toujours ça de gagné.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, voir notre dossier complet avec les mesures, les graphiques et les constats dans ce document : Cliquer pour consulter