Les SUV ont été le second contributeur à la hausse des émissions de CO2 depuis 2010 derrière l’électricité avec une hausse plus forte que l’aviation et le transport maritime combinés
La croissance de ce segment des ventes de véhicules automobiles (+ 25 % de consommation par rapport à une voiture de taille moyenne) annule tous les progrès réalisés en matière de motorisation.
Selon Jérémie Almosni, chef du service transport et mobilité à l’ADEME, les SUV, plus lourds, plus encombrants, plus polluants ont des «conséquences désastreuses» pour la planète :
Ils sont globalement plus lourds, plus puissants et moins aérodynamiques que les berlines classiques.
leur part de marché est passée en France de 9 % en 2010 à 36 % en 2018 et à ce rythme, un véhicule neuf sur deux sera un SUV d’ici à 2022.
Ils sont plus encombrants et occupent davantage d’espace que les autres véhicules avec des difficultés de cohabitation en ville avec les vélos, les deux-roues motorisés et les piétons. Des études américaines et canadiennes ont montré qu’un piéton a deux fois plus de risques d’être tué suite à une collision avec un SUV qu’avec une berline.
Un enjeu social est lié au succès des petits 4 x 4 urbains : ces véhicules coûtent bien plus cher à l’achat et vont constituer demain le marché de l’occasion. Le choix des automobilistes les plus fortunés va conditionner l’offre de demain pour les ménages les plus modestes qui devront payer plus cher leur voiture d’occasion.
Le taux de marge des constructeurs est beaucoup plus important quand ils vendent un SUV. Sur les 3 milliards d’euros annuels dépensés en publicité pour les véhicules vendus en France, la moitié est consacrée aux SUV.
Dans ces pubs, on met en avant les termes « élégance », « confort », « virilité », « cool attitude ». J’ai même entendu une publicité comparer le conducteur d’un SUV à un explorateur de la jungle urbaine! Quelle dichotomie entre ce message et l’impact de ces véhicules qui viennent perturber la circulation en ville et ont des conséquences désastreuses pour l’environnement !
Nous sommes bien loin des espoirs et des promesses d’après le premier choc pétrolier, sur l’avènement des moteurs consommant 2 à 3 l/100 km.
Les constructeurs accrochés à la rentabilité, les actionnaires aux dividendes et les acheteurs aux mirages biaisés des annonceurs n’ont pas creusé ni suivi ce sillon trop peu rentable malgré les subventions de l’époque. Le réveil pourrait être très difficile !