SURVEILLANCE en CONTINU des PESTICIDES NOCIFS dans l’AIR : un autre enjeu de santé publique.

La Cour des Comptes l’avait d’ailleurs préconisé dans son rapport sur les politiques publiques de luttes contre la pollution de l’air publié en décembre 2015 : « rendre obligatoire la surveillance par les AASQA de la présence dans l’air des pesticides les plus nocifs ».

 

COMMUNICATION ATMO du  18 décembre 2019 :

 

ATMO :15 ANNÉES DE SURVEILLANCE.

Les travaux d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes s’articulent autour de deux axes :

 

  • La mesure des niveaux de pesticides dans l’air dans des zones habitées et situées à proximité de diverses cultures agricoles de la région.
  • La réalisation d’un inventaire spatialisé des différentes substances potentiellement émises dans l’air lors des applications des produits phytosanitaires.

En 15 ans, Atmo a réalisé des mesures sur 25 zones de la région et bénéficie ainsi d’une solide base de connaissances pour documenter la présence des pesticides en zone rurale et urbaine. Plus de 90 substances différentes ont ainsi été identifiées depuis 2005 sur 186 recherchées.

 

Principaux résultats des campagnes de mesures

Quatre constats principaux :

 

  1. Des concentrations en pesticides variables dans le temps et l’espace. La présence des pesticides dans l’air, en nombre de substances ou en quantité, peut varier selon trois critères : la saison avec une augmentation des concentrations en périodes de traitements (soit du printemps à l’automne) ; la zone d’étude avec des concentrations plus importantes à proximité immédiate des zones traitées (plutôt en milieu rural); la distance par rapport à une zone traitée (dans deux études, il a été observé que les concentrations relevées en proximité de parcelle agricole peuvent être jusqu’à 7 fois plus élevées qu’1 km plus loin).
  2. Des molécules mesurées loin de leur lieu d’émission. Les pesticides sont présents dans l’air à proximité du lieu où ils ont été émis mais ils peuvent aussi être retrouvés  dans l’atmosphère urbain comme à Lyon et Valence et en montagne comme aux Ecrins par exemple. Cependant, en milieu urbain, le nombre de substances présentes dans l’air peuvent être en moyenne deux fois moindre et les concentrations sont plus modérées.
  3. Des pesticides interdits toujours détectés dans l’air. Malgré leur interdiction, certaines molécules persistaient encore dans l’environnement au moment des mesures comme le lindane (insecticide interdit depuis 1998) ou étaient retrouvées ponctuellement comme le diphénylamine (fongicide interdit depuis 2012), le tebutame (herbicide interdit depuis 2003) et la trifluarine (herbicide interdit depuis 2008).
  4. Deux herbicides et un insecticide fréquemment mesurés dans l’air. Le chlorpyriphos-ethyl (insecticide utilisé dans la culture de la vigne, du colza et pour le maraîchage), le pendiméthaline et le S-métolachlore (herbicides utilisés dans les cultures du tournesol, du blé, de l’orge et du maïs) étaient les substances les plus fréquemment retrouvées lors des mesures.