« Si, dans la rue, vous entendez un scooter approcher, vous pouvez vous boucher les oreilles. Mais n’oubliez pas également de respirer par avance un grand coup, et d’expirer le temps que l’engin s’éloigne. »
A la suite d’un engagement commun des Maires de Paris et Londres en 2017, une campagne de mesure par télédétection a permis de mesurer en 2018, les émissions de plus de 180 000 véhicules. Pour les motos et scooters, les résultats sont bien supérieurs aux autres véhicules :
- les scooters et motos polluent beaucoup plus que les voitures. Par litre de carburant consommé, leurs émissions de monoxyde de carbone (CO) sont dix fois plus élevées que celles des voitures à essence et vingt fois plus que les voitures propulsées au diesel. Leurs émissions d’oxydes d’azote (NOX) sont inférieures à celles de la moyenne des véhicules diesel, mais trois fois plus élevées que la moyenne des voitures à essence. Et tout ceci empire quand la température extérieure dépasse les 30°C.
- « bien qu’ils représentent un faible pourcentage du total des kilomètres parcourus par les véhicules, les deux-roues motorisés peuvent avoir un impact disproportionné sur les niveaux de polluants atmosphériques d’une zone urbaine », écrivent les auteurs de l’étude.
- les nuisances de ces engins ne sont pas prises en compte, ni celles des pots d’échappement, ni le bruit, ni l’espace occupé au sol (parfois 3 ou même 4 roues), ni l’insécurité routière (à Paris, presque la moitié des tués sur la route sont des usagers des deux-roues motorisés, à égalité avec les piétons).
Les villes commencent à se saisir de la question mais Il a fallu attendre avril 2018 pour que deux villes de banlieue parisienne, Vincennes et Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) se décident à instituer le stationnement payant pour ces véhicules. Et les résultats sont probants.
A Lyon, il y a matière à réflexion et action, et c’est un euphémisme, avant que la situation ne devienne ingérable. En rappel, la « piétonnisation » des trottoirs reste à mettre à l’ordre du jour de l’agenda politique.