Réunies à Paris le lundi 8 octobre 2018 au ministère de la Transition écologique et solidaire, quinze collectivités territoriales et métropoles, particulièrement touchées par des problèmes de pollution de l’air, se sont engagées à déployer des ZFE (zones à faibles émissions) d’ici à la fin de 2021.
L’objectif, pour le gouvernement, est de mettre un terme d’ici à 2022 aux dépassements répétés des normes européennes de la qualité de l’air qui valent à la France d’être renvoyée devant la Cour de justice de l’Union européenne pour son manque d’action face à cette pollution mais aussi de répondre à la pression du Conseil d’État qui demande de “prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer rapidement et efficacement la qualité de l’air sur le territoire français”. Pour cela le gouvernement s’engage à accompagner les collectivités en les aidant financièrement et en instaurant, par le biais de la future loi d’orientation des mobilités (LOM), la possibilité de contrôle automatique par vidéo (et donc de verbalisation) dans ces ZFE. La ministre des transports, Élisabeth Borne a déclaré dans ce sens « Je pense que ce sera un élément important dans le cadre de ce contentieux », précisant que “les actions que nous conduirons en faveur d’un air plus propre contribueront en matière de réduction de gaz à effet de serre”. Elle a également rappelé “le droit de chacun à respirer un air qui ne soit pas nuisible à la santé”.
A partir des années 2020, Lyon devrait donc mettre en place une zone à faibles émissions interdisant la circulation des poids lourds et des véhicules utilitaires à vignette Crit’air 4 ou 5, ou dépourvus de vignette, et ceci, dans une zone délimitée par le périphérique, englobant Lyon, Villeurbanne et une partie de Caluire, Bron et Vénissieux. Pour la métropole de Lyon, “les véhicules utilitaires légers et les poids-lourds les plus anciens sont responsables de 51 % des émissions routières de NO2 pour seulement 25 % des kilomètres parcourus sur le territoire métropolitain”. De même, ils rejettent 42 % des particules fines. L’objectif affiché serait de réduire de moitié le nombre de personnes surexposées au dioxyde d’azote. Apres une année de transition et d’information par affiches et signalisations, la ZFE lyonnaise deviendrait effective. Puis, ce seraient les véhicules utilitaires légers et les poids lourds à vignette Crit’Air 3 qui seraient concernés à leur tour par cette interdiction de circuler dans cette ZFE. Pour l’instant, les véhicules des particuliers ne seraient pas concernés mais cette question pourrait se poser en 2021.