Les études démontrant les effets délétères de la pollution de l’air sur le développement du fœtus et de l’enfant sont légions.
1 – Selon une étude publiée dans « Fertility and Sterility », rapportée par The Gardian et conduite à Salt Lake City, la pollution atmosphérique (similaire à celles de Londres ou Paris) augmenterait, au même titre que le tabac, le risque de fausse couche.
Elle porte sur les données de plus 1 300 fausses couches de femmes admises aux urgences, entre 2007 et 2015. Le point commun entre les différentes fausses couches est le niveau de dioxyde d’azote, en moyenne 34 microgrammes par mètre cube, enregistré durant les sept jours qui ont précédé l’interruption de la grossesse.
Cette étude est la première à évaluer les effets à court terme de l’exposition aux particules fines : un niveau élevé de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air augmente de 16% le risque de faire une fausse couche, un niveau équivalent «à la consommation de tabac lors du premier trimestre de grossesse», selon le Dr Matthew Fuller de l’Université de l’Utah.
2 – Une étude publiée le jeudi 21 juin 2018 dans la revue « Environment international » apporte une première réponse sur les mécanismes expliquant ces effets.
Les résultats ont été obtenus par des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble-Alpes, au sein de l’institut pour l’avancée des biosciences. Ils se fondent sur 668 mères (et leurs enfants) recrutées entre 2003 et 2006 à Nancy et Poitiers.
Les effets de la pollution pourraient passer par une altération du placenta sous l’effet du dioxyde d’azote (NO2 émis en particulier par les motorisations diesel). Les mères les plus exposées pendant leur grossesse présentaient des modifications épigénétiques (modifications des mécanismes qui régulent l’expression des gènes), au niveau du placenta.
On sait désormais qu’une exposition aux particules fines pendant la grossesse augmente le risque de donner naissance à des bébés de petit poids et plusieurs travaux suggèrent qu’elle pourrait aussi être à l’origine d’un fonctionnement dégradé des poumons ou de troubles neuro-développementaux.
Les résultats de l’étude sont inquiétants : toutes les mères étaient soumises à des concentrations de dioxyde d’azote inférieures aux limites annuelles fixées par la réglementation européenne et recommandées par l’Organisation mondiale de la santé, à savoir 40 µg/m³.
« C’est aux politiques et aux citoyens de se saisir de la question de la réglementation, dit Johanna Lepeule. En tant que chercheuse, ce que je peux recommander, c’est d’accentuer la lutte contre la pollution atmosphérique. »
3 – Des chercheurs Inserm de l’équipe d’épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (EPAR) ont publié leurs résultats dans la revue « Archives de Pédiatrie » de mai 2018, sur l’impact de la pollution atmosphérique durant la grossesse ainsi que les répercussions sur l’enfant accusant un retard de croissance.
En France en 2012, 2.3% d’enfants sont nés hypotrophes (une naissance à terme avec un poids à la naissance inférieur à 2,5 kg), dont la moitié en raison de l’exposition de la mère pendant la grossesse aux particules atmosphériques. Cette hypotrophie entraîne de nombreuses conséquences sur le développement avec, pour certains enfants, un important retard de développement intellectuel.
L’équipe s’est intéressée aux coûts associés à la prise en charge de l’hypotrophie :
– prise en charge à la maternité de l’hypotrophie à la naissance estimée à 25 millions €/an,
– prise en charge des enfants avec déficiences intellectuelles attribuées aux PM 2.5 : 15 millions € /an,
– prise en charge des enfants (nés en 2012) hypotrophes, attribuables à la pollution et ayant des retards moteurs ou intellectuels (1/4) sur l’ensemble de leur vie estimée à 1.2 milliard d’euros,
– coûts restants (garde des enfants à domicile, absentéisme parental, éducation spécialisée …) à la charge des familles.
L’étude propose de mettre en place des mesures de santé publique afin de protéger les femmes enceintes avec, par exemple, une recommandation de limitation de circulation de ces dernières lors de pics de pollution.
Et Isabella Annesi-Maesano propose, « Il est nécessaire de mettre en place de vraies politiques d’amélioration de la qualité de l’air pour les générations futures. »
UN IMPACT AVÉRÉ, des SOUFFRANCES POUR DES VIES ENTIÈRES, des MENACES pour les GÉNÉRATIONS FUTURES, un APPAUVRISSEMENT INTELLECTUEL de nos SOCIÉTÉS et des DES COÛTS LOURDS pour la COLLECTIVITÉ NATIONALE.
ET…..à LYON, la tragi- comique ZFE et SURTOUT DES POLITIQUES PUBLIQUES LOCALES qui ne sont pas à LA HAUTEUR DES ENJEUX.
INSERM et Archives de pédiatrie
https://presse.inserm.fr/pollution-atmospherique-en-fran…/…/
https://www.sciencedirect.com/journal/archives-de-pediatrie
Environment international
https://www.journals.elsevier.com/environment-international