Durant la semaine du mardi 21 Janvier au dimanche 26 janvier, la ville de Lyon a connu, à nouveau, un épisode d’excès de pollution aux microparticules (PM) et aux oxydes d’azotes (NOx). A un moment où les conditions météorologiques ne permettaient guère la dispersion de la pollution, cet épisode est vraisemblablement dû essentiellement au chauffage par combustible et notamment au chauffage au bois. En effet, même avec un foyer fermé (20 fois meilleur qu’un foyer ouvert), la pollution en sortie de cheminée est 1000 fois supérieure au seuil admissible. Rappelons aussi que la chaufferie municipale de Surville est une chaufferie au bois dont les filtres n’ont pas une efficacité totale, comme ceux de la chaufferie de Gerland.
L’historique de la pollution, mesurée par les stations de mesure d’ATMO-AuRA des bords du Rhône à Lyon est donné par les diagrammes suivants.

L’analyse des pics des diagrammes montre que, 2 fois par jour, en sortie du tunnel de la Croix-Rousse ce type de pollution s’est conjugué à une pollution complémentaire due au trafic. De même en sortie de Lyon sur l’A7, aux heures où les pendulaires quittent Lyon, en sortie du travail.

Rappelons que le seuil admis par l’Union Européenne pour les PM10 qui est de 50 µg/m3 par jour ainsi que le seuil d’alerte horaire qui est de 80 µg/m3 ont été en permanence dépassés. Pour les NOx la valeur moyenne annuelle de 40 µg/m3 était largement dépassée, mais pas le seuil journalier de 200 µg/m3.

Leçon d'un nouvel épisode de pollution à Lyon 3

Les causes de la pollution

La morale de cette analyse est que pour éviter la pollution, les dispositions actuelles sont insuffisantes, non seulement durant les épisodes, mais en permanence. Il faudrait mettre en œuvre toute une série d’aménagements permanents, cités par ordre de coût :

  • Réduire le chauffage au bois et au fioul en le remplaçant par des climatisations réversibles, économiques, non polluantes et utiles aussi en été, contre les canicules,
  • Limiter en permanence l’usage du tunnel de la Croix Rousse aux vignettes au moins inférieures à 3,
  • Autoriser plus de garages par m² d’appartement pour recharger les voitures électriques,
  • Mieux synchroniser les grands axes à 50km/h (vitesse la moins polluante) grâce au système CRITER,
  • Sécuriser la circulation des vélos et trottinettes par un réseau continu de pistes cyclables sûres, reliant les segments discontinus actuels, remis aux normes et rendus visibles aux piétons, en créant aussi des abris surveillés de grande capacité, près des stations de transports collectifs et en faisant la chasse aux infractions,
  • Desservir les collines par des télécabines capables de transporter les vélos,
  • Aménager les carrefours et les ouvrages pour éliminer les points noirs et les feux tricolores,
  • Construire de grands parcs relais à toutes les portes de Lyon Sud, Est, Nord, Ouest, près des métros et des terminus des trams,
  • Y développer l’autopartage de véhicules électriques,
  •  Développer divers transports collectifs peu onéreux, des navettes fluviales fréquentes sur le Rhône et la Saône, un métro suspendu intelligent pour shunter Fourvière et desservir le périphérique,
  • Dévier au plus tôt, le trafic parasite qui traverse Lyon (par tous les contournements en projet).

Que nous apportera la prochaine mandature ?