Si les particules fines PM10 sont réglementées par l’Union Européenne par la directive de 2008, les particules PM2.5 de 2,5 microns de diamètre ne faisaient jusqu’ici que l’objet de recommandations, la plus restrictive étant celle de l’OMS avec 10µg/m3 en moyenne annuelle, la France ayant fixé un objectif qualité à 20 µg/m3.
Le 13 mars 2019, le Parlement européen a adopté une résolution avec des propositions visant à lutter contre la pollution de l’air dans les secteurs du transport, de l’agriculture et de l’énergie. Les parlementaires engagent la Commission européenne à introduire dans les règles européennes relatives à la qualité de l’air des normes plus restrictives pour les particules PM2.5. Même s’il faudra du temps à la Commission pour réviser sa directive de 2008, toutes les AASQA vont équiper leurs stations fixes de capteurs permettant mesurer en continu le niveau des PM2.5. Atmo Auvergne Rhône-Alpes l’a inscrit dans ses plans, des stations de fond urbain pratiquent déjà la mesure mais toutes les stations, y compris les stations de type trafic vont être progressivement aménagées en conséquence.
En raison de leur petite taille, les PM2.5 pénètrent jusqu’au plus profond des alvéoles pulmonaires et elles peuvent traverser les masques en papier. Leurs effets sur la santé sont indiscutables. Les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les malades souffrant de maladies cardiovasculaires ou respiratoires, de diabète et d’obésité sont les plus exposés. Le risque le plus fort est celui du cancer du poumon. Des études récentes (dont 17 en Europe) ont permis d’évaluer à 18% de cancer du poumon en plus si les PM2.5 augmentaient de 5 µg/m3, ce serait 22% pour les PM10 si elles augmentaient de 20 µg/m3.
Pour avoir une idée de la situation dans l’agglomération lyonnaise, le graphique en tête de cet article montre que nous avons atteint l’objectif qualité France mais que nous restons au-dessus de la valeur recommandée par l’OMS. Reste à savoir quelle valeur réglementée la Commission Européenne choisira.