Pollution de l’air: première cause de décès environnementale
Podcast de France Inter avec avec Guillaume Boulanger, de Santé publique France, qui aborde l’impact omniprésent de la pollution atmosphérique sur la santé mondiale et française. L’expert souligne que 99 % de la population mondiale respire un air non conforme aux normes de l’OMS, entraînant plus de 7 millions de décès prématurés dans le monde, dont 40 000 en France chaque année.
Thèmes Principaux et Faits Essentiels
Ci-dessous, une synthèse des informations clés et des thèmes majeurs abordés dans l’interview de Guillaume Boulanger de Santé publique France, portant sur la pollution de l’air et ses impacts sur la santé :
1. Une Menace Mondiale et Nationale
- Prévalence alarmante : La pollution de l’air est un problème mondial majeur. « 99 % de la population mondiale respire un air qui ne respecte pas les normes sur la qualité de l’air recommandée par l’OMS ».
- Mortalité prématurée : Les conséquences sanitaires sont graves, avec « plus de 7 millions de décès prématurés sont imputables justement à cette pollution de l’air » à l’échelle mondiale. En France, ce chiffre s’élève à « près à 40 000 décès » prématurés, principalement liés aux particules fines.
- Premier facteur environnemental : La pollution de l’air est identifiée comme « le premier facteur environnemental », et donc « la première cause de décès il y a un déterminant de l’environnement ».
2. Évolution et Sources de Pollution
- Amélioration notable mais persistante : Une « baisse des émissions » a été observée depuis une vingtaine d’années, provenant des « grandes sources de pollution qui sont le trafic, l’industrie, l’agriculture et le chauffage au bois ». Cette réduction a entraîné une « baisse de la mortalité liée aux polluants de l’air ».
- Pollution diffuse et généralisée : Aucune région n’est épargnée en France. « Finalement toute la population est touchée mais par des pollutions différentes ».
- Zones urbaines : Principalement exposées au « trafic, aux polluants liés notamment au chauffage au bois, les particules liées par lié aux cheminées ».
- Zones rurales : La pollution est « plus liée à l’agriculture par exemple ou si on habite à côté d’un bassin industriel à des poll spécificques. l’activité industrielle ».
- Mobilité des particules : Bien qu’une grande partie des émissions soient locales, une portion des particules, notamment celles issues du trafic, peut être « déplacée » par le vent, exposant ainsi d’autres populations.
3. Impact des Particules Fines sur la Santé
- Découverte et compréhension accrue : Les « particules de plus en plus fines » ont toujours existé, mais les avancées technologiques permettent aujourd’hui de les détecter et d’en comprendre les effets.
- Effets systémiques : Au-delà des effets respiratoires et cardiovasculaires déjà connus, les études récentes révèlent que les particules très fines « passent la barrière pulmonaire et elle circule dans tout le corps ». Elles peuvent atteindre « certains organes, dans les reins, le foie ».
- Nouvelles pathologies associées : La pollution de l’air est désormais « associée à des effets neurodégénératifs, notamment la maladie de Parkinson ou l’autisme ». Pour les femmes enceintes, le placenta peut être contaminé, entraînant « des effets aussi sur la grossesse, faible poids de grossesse ou naissance prématurée »
4. Pollution de l'Air Intérieur et Recommandations
- Interconnexion intérieur/extérieur : L’air intérieur n’est pas isolé de l’extérieur. « Une grande partie de ces particules qui rentrent dans les logements par la ventilation quand on ouvre les fenêtres et cetera ».
- Sources intérieures de pollution : Des activités quotidiennes contribuent à la pollution intérieure :
- Cuisine : Surtout « quand on fait cuire à forte intensité et donc ça crée en fait de la de la combustion en fait des particules quand on brûle en fait ».
- Produits ménagers et d’ambiance : Encens, bougies parfumées, et certains produits de nettoyage qui « aiment beaucoup des parfums en fait des parfums de synthèse » sont des émetteurs.
- Moisissures : Doivent être évitées.
- Gestes simples pour améliorer la qualité de l’air intérieur :Aération : Il est crucial d’aérer son logement « au moins 10 minutes à 15 minutes par jour ». En ville, il faut « éviter par exemple le matin où il peut y avoir un très fort trafic ou l’après-midi. Donc plutôt ouvrir soit très tôt quand on se réveille ou en fin de soirée au milieu d’après-midi ».
- Réduction des sources : Préférer « choisir les bons produits, donc éviter encore une fois les ans, les bougies parfumées, des produits de de nettoyage qui peuvent être émetteurs ».
- Inefficacité des purificateurs d’air : Les purificateurs d’air, bien que « d’un point de vue théorique, ça fonctionne mais en pratique non ». Il est préférable de se concentrer sur « réduire les sources d’émission ».
En résumé, la pollution de l’air, en particulier par les particules fines, est un enjeu de santé publique majeur avec des impacts étendus et de nouvelles pathologies découvertes. Malgré des progrès dans la réduction des émissions, la vigilance reste de mise, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des logements, par des gestes simples et la réduction des sources de pollution.